Promethea (VF) T02

Dans les années 90, après s’être fâché avec DC et une partie des fondateurs d’Image, Alan Moore se met d’accord avec Jim Lee pour fonder chez Wildstorm une ligne « ABC Comics » (à lire « Americas’s Best Comics », excusez du peu et la taille des chevilles du gars) qu’il chapote entièrement, ET Alan Moore va réussir l’exploit de sortir 4 à 5 séries mensuelles, régulières, qu’il écrit de a à z, Les deux deux titres majeurs étant Promethea et Tom Strong, deux s »ries aux approches diamétralement opposées
Et la ligne ABC sera un énorme succès, à la fois commercialement et d’estime, ce qui la tuera, c’est que, après avoir claqué la porte de DC très fâché avec tout le monde, Alan Moore s’y trouve ramené par la peau des fesses et à son corps défendant par un Jim Lee qui, 6-8 mois après l’avoir signé chez Wildstorm, vend la majeure partie de Wildstorm à DC pour ne plus avoir à gérer toute la partie logistique de Wildstorm (et se délester aussi de cellle des petits copains d’Image en passant « à l’ennemi »), Lié par ses contrats et n’étant pas directement en contact avec DC, Alan Moore va les honorer,, mais il saisira, aussi, la première occasion de ne pas les prolonger,,,

Promethea est sans doute lle chef d’oeuvre le moins connu d’Alan Moore, Pourtant, il y réussie à méler à l’intrigue son étourdissante érudition dans les domaines magiques, avec les différentes interprétations des symboles selon divers cribles de lecture, Et le dessin du jeune talent naissant qu’était alors JH Williams III sert merveilleusement bien cette approche ésotérique et allégorique : Ca sera une des rares fois où Alan Moore laissera la bride au cou à son dessinateur, lui le maniaque des cases régulières et pré-découpées où rien de déborde ou vient distraire l’oeil de la trame de son histoire, Là, les pages sont déconstruites, les cases s’emmêlent, non sans rappeler les travaux de Steve Ditko, Franck Brunner ou Jim Starlin sur Doctor Strange,